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Les dirigeants parient que la conscription sauvera l’empire génocidaire

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04 novembre 2015 786 clics

« Moins de un pour cent des Américains ont la volonté et la capacité de servir. » – le général de division Jeffrey Snow, le responsable de recrutement de l’armée de terre des E.-U. (The Economist, le 24 octobre 2015).

Les dirigeants capitalistes des E.-U. se font des soucis. L’impérialisme états-unien domine encore le monde, contre les gangs rivaux de patrons qui gouvernent la Russie et la Chine. Mais du point de vue relatif, la puissance des E.-U. s’amenuise. Les patrons voient la gamme de leurs options se réduire. Afin de conserver leur empire au cours de la prochaine grande guerre terrestre, ils savent qu’ils auront besoin d’appeler sous le drapeau des masses de travailleurs états-uniens, qui devront perpétrer des massacres et se faire massacrer. Il leur faudra des travailleurs prêts à donner leur vie pour les intérêts étroits des capitalistes.

Le 24 octobre, The Economist, un magazine britannique, propriété des familles Rothschild et Agnelli (Fiat-Chrysler), qui sont favorables aux E.-U., a publié un article intitulé « Qui se battra dans la prochaine guerre ? » « La déconnexion entre les civils et les militaires … touche à la capacité future de l’Amérique de se mobiliser pour la guerre … la prochaine fois que l’armée aura besoin de s’agrandir rapidement, ce sera pour livrer une guerre bien plus sanglante que les guerres récentes … il se peut que l’Amérique soit incapable de lever l’armée bien plus grande dont elle pourrait avoir besoin pour de telles guerres, dans des limites de coût raisonnables et sans la restauration du service militaire obligatoire. »

Les patrons états-uniens désorganisés

L’aile dominante du capitalisme états-unien – l’aile des impérialistes et des capitalistes financiers – doit inévitablement employer la force armée pour faire face à ses ennemis. Déjà, les impérialistes états-uniens et les impérialistes russes se battent les uns contre les autres, en finançant et en armant des factions opposées dans le sanglant conflit civil en Syrie. Les principaux stratèges états-uniens voient la Syrie, située stratégiquement dans un Moyen Orient riche en pétrole, comme seulement l’un des nombreux points chauds qui font approcher un conflit directe. Ni les Etats-Unis, ni la Russie, ne peut se permettre de céder le contrôle de cette région critique sans se battre.

Mais dans la situation actuelle, deux obstacles empêchent les patrons états-uniens de mettre sur pied 500.000 soldats, où que ce soit. Le premier, c’est la présence aux Etats-Unis de capitalistes qui ne sont pas d’accord avec l’aile dominante de capitalistes financiers. Les frères Koch, qui n’ont pas investi des milliers de milliards de dollars dans le Moyen-Orient, sont focalisés sur ce qui passe aux Etats-Unis et ne partagent ni les impératifs impérialistes ni la vision impérialiste des capitalistes financiers. Le financement organisé par les frères Koch, qui totalise 889 millions de dollars (New York Times, le 26 janvier 2015), jouera un rôle majeur dans le choix du candidat du Parti républicain aux élections présidentielles de 2016.

La Brookings Institution est une organisation influente qui aide à formuler la politique impérialiste des Etats-Unis. Elle est financée, pour l’essentiel, par JPMorgan Chase, par la Rockefeller Foundation, par le gouvernement des E.-U., et par le Qatar, qui accueille la principale base de l’armée de l’air des E.-U. au Moyen-Orient. La Brookings Institution a récemment publié un livre, dont le titre est « L’Avenir de la guerre terrestre », premier livre dans une collection qui s’appelle « De l’ordre issu du chaos ». Censé guider les candidats présidentiels aussi bien que leurs soutiens capitalistes, « L’Avenir de la guerre terrestre » analyse les poudrières les plus probables à engendrer des affrontements entre les principales puissances impérialistes – les Pearl Harbor du 21e siècle. L’une de ces poudrières, c’est « une [guerre] importante au Moyen-Orient, peut-être en Syrie ». Une autre, c’est « la menace d’une invasion russe des [pays] baltes ».

L’histoire des mouvements fascistes en Allemagne nazie, au Japon et en Italie, avant et pendant la deuxième guerre mondiale, nous montre que la désorganisation capitaliste est temporaire. Au fur et à mesure que les enjeux à travers le monde augmentent pour les patrons états-uniens, tôt ou tard les capitalistes financiers dominants emploieront le pouvoir d’Etat, soit pour obliger leurs rivaux à jouer le jeu, soit pour les écarter complètement. Un signe précurseur de cette évolution, c’est le recrutement par les patrons de Paul Ryan pour être le président de la Chambre des représentants. Il a pour tâche de faire marcher sans accroc la machinerie de l’impérialisme et de discipliner l’aile droite du Parti républicain (les membres du « Tea Party »).

Les patrons ont besoin de la classe ouvrière …

Mais l’opposition massive de la classe ouvrière à la guerre impérialiste représente un plus grand obstacle, et de loin, pour les patrons états-uniens. Cette attitude saine résulte en partie du mouvement contre la guerre au Viêt-Nam dans les années 1960 et 1970. Au sein de ce mouvement énorme et militant, la classe ouvrière au Viêt-Nam et une partie importante des étudiants et des travailleurs aux Etats-Unis, menés par les travailleurs noirs, ont résisté activement. Le Parti progressiste du travail, révolutionnaire et communiste, a joué le rôle le plus important, du point de vue politique, dans cette lutte. Nous avons mené des grèves et des manifestations dans les usines et sur les campus, contre les bellicistes états-uniens. Nous avons condamné les leaders du Viêt-Nam du Nord comme de faux « communistes » et comme un autre groupe de capitalistes qui s’étaient drapés dans le drapeau rouge.

… Les travailleurs n’ont pas besoin des patrons

Le Parti progressiste du travail lutte pour la construction d’un parti international de masse avec des millions d’adhérents, un parti qui peut transformer la guerre impérialiste en une guerre de classe contre le capitalisme et qui peut détruire ce système pourri une fois pour toutes. Les patrons ont raison de se s’inquiéter d’une classe ouvrière armée d’idées révolutionnaires communistes !

Pendant la guerre au Viêt-Nam, au lieu d’encourager les étudiants et les travailleurs à éviter la conscription militaire, le Parti progressiste du travail a mené des rebellions et la résistance contre le racisme au sein de l’armée. Au Viêt-Nam et à des bases militaires partout aux Etats-Unis, le Parti progressiste du travail a organisé, a rejoint ou a soutenu des luttes contre le racisme afin d’aider à accroître la conscience de classe des travailleurs.

Se souvenant des mutineries de l’époque de la guerre du Viêt-Nam, la Brookings Institute envisage un programme pour augmenter le nombre de soldats états-uniens par le biais d’une conscription obligatoire. « L’Avenir de la guerre terrestre » propose un « service national obligatoire pour la jeunesse de la nation … Le service militaire devrait être seulement une option parmi beaucoup d’autres, et pour l’essentiel les armées décideraient elles-mêmes qui accepter.

La terreur fasciste révèle les faiblesses des patrons

Au milieu de la terreur raciste policière et les souffrances économiques actuelles, il n’est guère surprenant que les travailleurs états-uniens ne se précipitent pas pour s’engager dans l’armée. Il n’est pas possible pour les patrons d’inspirer un sentiment de fidélité parmi la classe ouvrière alors que leurs policiers, semblables à des chiens enragés, tuent des jeunes noirs à travers le pays et que des millions sont au chômage d’une manière permanente. Les patrons n’ont qu’un seul alternatif : l’imposition du fascisme.

Le fascisme, c’est le capitalisme en crise. C’est le moyen employé par les patrons pour gouverner quand ils sont faibles et prêts à tout pour maintenir leur contrôle. Au sein de la classe dirigeante, cela signifie faire rentrer dans le rang des rivaux comme les frères Koch – en employant la force, si nécessaire. Pour la classe ouvrière, cela signifie une terreur d’Etat plus ouverte.

Mais, partout dans le monde, cette crise de fidélité peut aussi représenter une opportunité pour les communistes et les travailleurs conscients de leur classe sociale. Le capitalisme signifie des guerres impérialistes sans fin, tandis que les puissances rivales se fient à la classe ouvrière pour livrer les combats et pour mourir. Le communisme, avec le leadership du PPT, signifie armer la classe ouvrière internationale d’idées révolutionnaires. Il signifie lutter pour un monde sans impérialisme, capitalisme, racisme et sexisme. Nous sommes ouverts à tous les travailleurs, étudiants et soldats. Rejoignez-nous !